La nouvelle année est souvent synonyme de bonnes résolutions : manger plus équilibré, se mettre au sport, changer de travail… et début 2019 une tribune de 500 signataires a lancé un défi à la population française : ne plus manger de produits carnés tous les lundis de cette année. C’est le Lundi Vert.
Le but ? Mettre en avant les problématiques d’écologie, de santé et de souffrance animale qu’engendre la consommation de viande et de poisson.
Une bonne résolution proposée par quelque 500 scientifiques, artistes, professionnels de santé et défenseurs de l’environnement pour qui le changement doit s’effectuer avant tout dans notre assiette.
Un Lundi Vert pour la bonne cause
Parce que la population a pris l’habitude de consommer de la viande tous les jours, ce Lundi Vert propose de réfléchir sur notre consommation de produits carnés. Pourquoi en consomme-t-on ? Quel impact a cette consommation sur l’environnement et notre santé ?
Pour la santé
En France, même si notre consommation de viande a fortement diminué depuis 10 ans, nous mangeons près d’un kilo de produits carnés par semaine alors que nos besoins hebdomadaires seraient seulement de 500g.
Des études ont démontré qu’une trop grosse quantité de viande ingérée sur le long terme entraîne du surpoids, des cancers, une hausse de la glycémie, du cholestérol… Il serait donc temps de freiner sa consommation et de privilégier une alimentation flexitarienne basée sur la réduction de produits carnés.
Afin d’éviter certaines carences, il ne s’agit pas de bannir totalement la viande, mais plutôt d’en consommer moins et de meilleure qualité. Le Lundi Vert va dans ce sens et propose d’adopter une alimentation végétarienne une journée dans la semaine afin de constater les bénéfices sur le long terme.
Pour l’environnement
En 2018, l’ONU avait indiqué que l’élevage était responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre.
L’élevage est désastreux pour la planète. Pour produire un kilo de bœuf, il faut en moyenne 15 500 litres d’eau. À titre de comparaison, un kilo de carottes ne nécessite que 131 litres.
La différence est énorme. L’eau devenant une denrée précieuse dans certains pays, elle deviendra un véritable or bleu en voie de disparition ces prochaines années si rien n’est fait pour la préserver.
Pour la cause animale
C’est le combat de nombreux végétariens et surtout vegans de défendre la cause animale. Ce Lundi Vert contribue en effet à sauver de nombreux animaux de l’abattoir et à entraîner une forte prise de conscience sur notre consommation d’animaux.
Peut-on véritablement rester insensible à la souffrance animale et aux conditions parfois cruelles de leur abattage ?
Un Lundi Vert qui divise
Même si la cause est noble, les réseaux sociaux pullulent de commentaires négationnistes sur ce « Green Monday ».
En effet, l’opération qui vient à la base des États-Unis avec le « meatless Monday » lancée en 2003 ne fait pas l’unanimité en France. Beaucoup hésitent à se lancer dans ce défi pour plusieurs raisons.
Les porte-paroles de cet engagement manquent de crédibilité
Les 500 signataires de cette opération sont montrés du doigt en raison de leurs déplacements souvent trop fréquents en avion.
En effet, la plupart de ces signataires sont des personnes gagnants bien leur vie et ayant un emploi du temps plutôt bien rempli. Que ce soit pour des raisons personnelles ou professionnelles, elles sont souvent amenées à voyager et à effectuer des trajets en avion.
Or, nous le savons tous, l’avion est loin d’être le moyen le plus écologique pour voyager. Les détracteurs de ce Lundi Vert voient la crédibilité de ces porte-paroles de l’environnement s’amoindrir.
La peur des carences
La deuxième raison est la peur d’avoir des carences sur le long terme. En effet, ils voient dans ce Lundi Vert une manière de migrer lentement mais sûrement vers une alimentation végétarienne et apparaît avec elle la peur de manquer de vitamines, notamment la B12.
La vitamine B12 est en effet fortement présente dans la viande et une diminution ou une absence totale de sa consommation entraînerait selon eux des carences qu’il serait difficile de combler avec d’autres aliments.
La chaîne alimentaire comme tradition
Enfin, les détracteurs de ce Lundi Vert voient dans le végétarisme une rupture avec la tradition de la chasse et surtout de la nature humaine en général.
L’homme, à l’instar des autres prédateurs, chasse pour se nourrir et définit ainsi la chaîne alimentaire la plus traditionnelle qui soit. Migrer vers une alimentation végétale irait selon eux à l’encontre de ce que l’Homme est.
Ce Lundi Vert, bien que salué par de nombreuses personnes et considéré comme étant un pas important vers la préservation de la planète ne fait pas l’unanimité. Beaucoup pointent du doigt le manque de crédibilité de cette opération. Alors le « Green Monday » va-t-il finir par s’imposer ou tombera-t-il aux oubliettes dans quelques mois ?
Et vous, allez-vous participer à ce Lundi Vert ?
Plus d’infos sur le site officiel du mouvement Lundi Vert.